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Gallilée (1564-1642)

Justus Sustermans - Portrait of Galileo Galilei, 1636
Portrait de Gallilée par Justus Sustermans en 1636.


Accueil du site - Les grands astronomes - Nicolas Copernic


Il a perfectionné et exploité la lunette astronomique, perfectionnement de la découverte hollandaise d'une lunette d'approche, pour procéder à des observations rapides et précoces qui ont bouleversé les fondements de l'astronomie. Cet homme de sciences s'est ainsi posé en défenseur de l'approche modélisatrice copernicienne de l'Univers, proposant d'adopter l'héliocentrisme et les mouvements satellitaires.

Ses observations et généralisations se sont alors heurtées aux critiques des philosophes partisans d'Aristote (proposant un géocentrisme stable, une classification des corps et des êtres, un ordre immuable des éléments et une évolution réglée des substances et des scientifiques attachés au modèle de Ptolémée), ainsi qu'à une partie des théologiens de l'Église catholique romaine et des Églises protestantes.

Galilée, qui ne disposait pas de preuves directes du mouvement terrestre, a parfois oublié la prudence qui lui était prônée par ses protecteurs religieux.

Dans son opus sur les comètes de 1623, il se fait le partisan de « l'écriture mathématique du livre de l'Univers ». Il a des travaux inédits et remarquables sur les suites, sur certaines courbes géométriques et sur la prise en compte des infiniment petits.

Par ses études et ses nombreuses expériences, parfois uniquement de pensée, sur l'équilibre et le mouvement des corps solides, notamment leur chute, leur translation rectiligne, leur inertie, ainsi que par la généralisation des mesures, en particulier du temps par l'isochronisme du pendule, et la résistance des matériaux, ce chercheur a posé les bases de la mécanique avec la cinématique et la dynamique. Il est considéré depuis 1680 comme le fondateur de la physique, qui s'est imposée comme la première des sciences exactes modernes.

Dates clé

  • 15 février 1564 : Naissance à Pise :

  • 1574 : Déménagement à Florence et éducation confiée à un prêtre du voisinage, Jacopo Borghini,

  • 1576 : Galilée entre au couvent de Santa Maria de Vallombrosa.

  • 1579 : Retour à Florence.

  • Dès 1583 : Galilée est initié aux mathématiques par Ostilio Ricci, un ami de la famille, élève de Tartaglia.
    la même année, il découvre la régularité des oscillations des lustres de la cathédrale de Pise.

  • 1581 :Etudiant à l'université de Pise où il suit des cours de médecine.

  • 1585 : Retour à Florence sans avoir fini ses études ni obtenu son diplôme.

  • 1585-1592 De Florence à Pise :

    • Il démontre plusieurs théorèmes sur le centre de gravité de certains solides dans son Theoremata circa centrum gravitatis solidum.

    • Il entreprend en 1586 de reconstituer la balance hydrostatique d'Archimède

    • Il poursuit ses études sur les oscillations du pendule pesant.

    • Le grand-duc Ferdinand Ier de Toscane, qui le nomme à la chaire de mathématiques de l'université de Pise pour 60 écus d'or par an, une misère. Sa leçon inaugurale a lieu le 12 novembre 1589.

    • Il expérimente sur la chute des corps et rédige son premier ouvrage de mécanique, le De motu (Le mouvement).

  • 1592-1610 : En 1592, Galilée part enseigner à l'université de Padoue, où il reste 18 ans.

  • En 1604 :

    • En juillet, il teste sa pompe à eau dans un jardin de Padoue.

    • En octobre, il découvre la loi du mouvement uniformément accéléré, qu'il associe à une loi des vitesses erronée ;

    • En décembre, il commence l'observation d'une nova connue depuis le 10 octobre au moins. Il consacre plusieurs leçons sur le sujet le mois suivant, et, en février 1605, il copublie Dialogo de Cecco di Ronchitti in Perpuosito de la Stella Nova avec Girolamo Spinelli. Bien que l'apparition d'une nouvelle étoile et sa disparition soudaine entre en totale contradiction avec la théorie établie de l'inaltérabilité des cieux, Galilée reste encore aristotélicien en public, mais il est déjà fermement copernicien en privé. Il attend la preuve irréfutable sur laquelle s'appuyer pour dénoncer l'aristotélisme.

Perfectionnement de la lunette

En mai 1609, Galilée apprend l'existence d'une longue-vue conçue par l'opticien hollandais Hans Lippershey en 1608, et permettant de voir les objets éloignés.

Galilée améliorera cette lunette simple en appliquant des principes élémentaires d'optique et la transformera en lunette astronomique, envisageant d'observer les étoiles invisibles à l'œil nu. Son instrument déforme toujours sensiblement les objets, mais les grossit surtout de manière linéaire jusqu'à trente fois. Galilée est aussi le seul à l'époque en Europe à réussir à obtenir une image droite grâce à l'utilisation d'une lentille divergente en oculaire.

Cette invention marque un tournant dans la vie de Galilée, car elle le transforme de physicien en astronome. Et il croit d'emblée, sans construire une théorie prudente de l'instrument d'optique fabriqué, qu'il observe bien la réalité. Il se précipite vers l'observation des corps célestes et extrapole déjà leurs mouvements.

Le 21 août 1609, il termine sa deuxième lunette assez proche de la longue-vue hollandaise et conçue pour l'observation maritime ou nocturne. Elle grossit huit ou neuf fois. Il la présente au sénat de Venise. La démonstration a lieu au sommet du Campanile de la place Saint-Marc. Les spectateurs sont enthousiasmés.

Les instruments fabriqués montées sur de simple tubes en bois ou de carton, sont trop souvent de mauvaise qualité mais, les lentilles conçues par Galilée permirent pour la première fois à l'œil humain d'étudier de près la Lune, les taches solaires et les planètes et leurs satellites.

Observation de la Lune

En novembre 1609, il fabrique un instrument qui grandit une vingtaine de fois et va très vite observer les phases de la Lune, il découvre, que cet astre n'est pas parfait comme le voulait la théorie aristotélicienne.La physique aristotélicienne, qui faisait autorité à l'époque, distinguait deux mondes :

  • Le monde « sublunaire » : comprenant la Terre et tout ce qui se trouve entre la Terre et la Lune ; dans ce monde tout est imparfait et changeant.
  • Le monde « supralunaire » : qui part de la Lune et s'étend au-delà. Dans cette zone, il n'existe plus que des formes géométriques parfaites (des sphères) et des mouvements réguliers immuables (circulaires).

Galilée, quant à lui, observa une zone transitoire entre l'ombre et la lumière, le terminateur, qui n'était en rien régulière, ce qui par conséquent invalidait la théorie aristotélicienne. Galilée en déduit l'existence de montagnes sur la Lune et estime même l eur hauteur à 7 000 mètres, davantage que la plus haute montagne connue à l'époque. Quand Galilée publie son Sidereus Nuncius (Messager Céleste), il pense que les montagnes lunaires sont plus élevées que celles de la Terre, bien qu'en réalité elles soient équivalentes. Malgré certaines erreurs, le Sidereus Nuncius offre l'un des premiers exemples du souci de l'exactitude et de la rigueur scientifiques modernes.

L'observation du ciel

En quelques semaines, il découvre la nature de la Voie lactée, dénombre les étoiles de la constellation d'Orion et constate que certaines étoiles visibles à l'œil nu sont en fait des amas d'étoiles. Il étudie également les taches solaires sur le Soleil.

Le 7 janvier 1610, Galilée fait une découverte capitale : il remarque trois petites étoiles à côté de Jupiter. Après quelques nuits d'observation, il découvre qu'il y en a une quatrième et qu'elles accompagnent la planète : ce sont les satellites visibles de Jupiter.

Les satellites de Jupiter (aujourd'hui appelés lunes galiléennes) seront baptisés Callisto, Europe, Ganymède et Io par Simon Marius, qui en revendiquera également la découverte plusieurs années après. Pour Galilée, qui est alors le seul à expliquer leurs mouvements relatifs, Jupiter et ses satellites sont un modèle du Système solaire. Grâce à eux, il pense pouvoir démontrer que les « orbes de cristal » d’Aristote n'existent pas et que tous les corps célestes ne tournent pas autour de la Terre. C'est un coup très rude porté aux aristotéliciens. Il corrige aussi certains coperniciens qui prétendent que tous les corps célestes tournent autour du Soleil (sauf la Lune).

Le 10 avril, il fait observer ces astres à la cour de Toscane. C'est le triomphe. Le même mois, il donne trois cours sur le sujet à Padoue.

Toujours en avril, Johannes Kepler offre son soutien à Galilée. L'astronome allemand ne confirme pas vraiment cette découverte puisqu'il n'a pas encore eu accès à la lunette, il offre seulement une dissertation-discussion (enthousiaste pour son aspect copernicien) sur la pertinence du petit ouvrage de Galilée. C'est la Dissertatio cum Nuncio Sidereo où même la question de l'impact sur les fondements de l'astrologie est abordée (ces nouvelles planètes invalident-elles l'astrologie de la tradition ?).

En septembre 1610, Kepler publie sa Narratio, un compte-rendu court et précis de l'observation des compagnons de Jupiter : c'est là qu'il crée le néologisme satellite (garde du corps en latin). En effet, si l'on ajoutait des planètes au Système solaire, son système des cinq solides (1596, Mysterium Cosmographicum) serait invalidé. À noter que Galilée ne lui fit jamais parvenir une seule lunette, et ce malgré son soutien officiel en tant qu'Astronome Impérial. L'observation des satellites de Jupiter n'a pu avoir lieu que par l'emprunt d'une lunette (qu'il eut à disposition une ou deux nuits seulement). Galilée, en effet, s'est toujours méfié des écrits képlériens faisant une part belle à l'astrologie, à l'Écriture Sainte (Kepler est protestant et théologien de formation) ou, à partir de 1609, à des ellipses et des forces dans le Système solaire. Par exemple, Galilée qualifiera de puérile l'idée d'une attraction mutuelle entre les eaux des mers et la Lune, rappelant trop la symbolique astrologique.

Le 10 juillet 1610, Galilée quitte Venise pour Florence. Il a, en effet, accepté le poste de Premier Mathématicien de l'université de Pise (sans charge de cours, ni obligation de résidence) et celui de Premier Mathématicien et Premier Philosophe du grand-duc de Toscane.

Le 25 juillet 1610, Galilée découvre les anneaux de Saturne. C'est seulement 50 ans plus tard et avec des instruments plus puissants que Christian Huygens en comprendra la vraie nature.

En août 1610, Galilée trouve une astuce pour observer le Soleil à la lunette et découvre les taches solaires. Il en donne une explication satisfaisante.

En septembre 1610, poursuivant ses observations, il découvre les phases de Vénus. Pour lui, c'est une nouvelle preuve de la vérité du système copernicien, car s'il est facile d'interpréter ce phénomène grâce à l'hypothèse héliocentrique, il est beaucoup plus difficile de le faire à l'aide de l'hypothèse géocentrique.

Le 29 mars 1611, Gallilée est invité par le cardinal Maffeo Barberini (futur Urbain VIII) à présenter ses découvertes au Collège pontifical de Rome et à la jeune Académie des Lyncéens. L'Académie des Lyncéens notamment, lui réserve un accueil enthousiaste et l'admet en tant que 6e membre. Dorénavant, le lynx de l'Académie ornera le frontispice de toutes les publications de Galilée.

Le 24 avril 1611, des professeurs de sciences du Collège romain (dirigé par les jésuites) répondent à la demande d'information de Bellarmin. Cette réponse, signée par Christophorus Clavius, un éminent mathématicien, confirme au cardinal Bellarmin que les observations de Galilée sont exactes. Se limitant à leur domaine et aux questions posées, les savants se gardent bien de confirmer ou d'infirmer les conclusions que le Florentin en a tirées25. Galilée s'empresse de faire connaître cette opinion26. Il retourne à Florence le 4 juin.

Le 28 décembre 1612, Galilée est grâce à sa lunette le premier humain à observer Neptune, visible à cette date en conjonction avec Jupiter. Le consensus est qu'il s'agit d'une pré-découverte, car, bien qu'il ait repéré un léger déplacement de Neptune en l'espace d'un mois, il n'a jamais rien publié qui laisse penser qu'il ait fait le lien avec le mouvement d'une planète; il a néanmoins été proposé que Galilée aurait peut-être pu avoir conscience de la découverte, sur la base d'une étude minutieuse de ses relevés. Quoi qu'il en soit, cette pré-découverte s'est révélée utile 370 ans plus tard par les membres du programme Voyager, afin d'augmenter la précision des calculs de l'orbite de la planète en vue de son survol par Voyager 2.

Galilée attaqué et condamné

L'opposition s'organise

Les partisans de la théorie géocentrique sont devenus les ennemis acharnés de Galilée et les attaques contre lui ont commencé dès la parution du Sidereus Nuncius. Ils ne peuvent pas se permettre de perdre la face et ne veulent pas voir leur science remise en question.

De plus, les méthodes de Galilée, reposant sur l'observation et l'expérience plutôt que sur l'autorité des partisans des théories géocentriques (qui s'appuient sur le prestige d'Aristote), sont en opposition complète avec les leurs, à tel point que Galilée refuse d'être comparé à eux.

En juin 1610, Martin Horky, disciple du professeur Giovanni Antonio Magini et ennemi de Galilée publie un pamphlet contre le Sidereus nuncius. L'argument principal est le suivant : « Les astrologues ont fait leurs thèmes astrologiques en tenant compte de tout ce qui bougeait dans les cieux. Donc les astres médicéens ne servent à rien et, Dieu ne créant pas de choses inutiles, ces astres ne peuvent pas exister. » Horky sera ridiculisé par les partisans de Galilée.

Une fois les observations de Galilée confirmées par le Collège romain, les attaques changent de nature. Lodovico delle Colombe attaque sur le plan religieux en demandant si Galilée compte interpréter la Bible pour la faire s'accorder à ses théories.

Le 2 novembre 1612, Le dominicain Niccolo Lorini, professeur d'histoire ecclésiastique à Florence, prononce un sermon résolument opposé à la théorie de la révolution de la Terre autour du Soleil. Sermon sans conséquence particulière, mais qui marque les débuts des attaques religieuses. Les opposants utilisent le passage biblique (Josué 10, 12-14) dans lequel, à la prière de Josué, Dieu arrête la course du Soleil et de la Lune, comme arme théologique contre Galilée.

Le 21 décembre 1613, Gallilée écrit une lettre à la grande-duchesse douairière de Toscane, Christine de Lorraine. Cette dernière ayant demandé au professeur Benedetto Castelli, ancien élève de Galilée et un de ses collègues à Pise, de prouver l'orthodoxie de la doctrine copernicienne, il vient en aide à son disciple. Sur le rapport entre science et religion, il affirme que, dans le domaine des phénomènes physiques, l'écriture sainte n'a pas de juridiction. La grande-duchesse est rassurée, mais la controverse ne faiblit pas.

6 janvier 1615, un copernicien, le carme Paolo Foscarini, publie une lettre traitant positivement de l'opinion des pythagoriciens et de Copernic sur la mobilité de la Terre. Il envisage le système copernicien en tant que réalité physique. La controverse prend une telle ampleur que le cardinal Bellarmin, pourtant favorable à Galilée, est obligé d'intervenir le 12 avril. Il écrit une lettre à Foscarini où, en l'absence de réfutation concluante du système géocentrique, il condamne sans équivoque la thèse héliocentrique. Tout en reconnaissant l'intérêt pratique, pour le calcul astronomique, du système de Copernic, il déclare formellement imprudent de l'ériger en vérité physique, selon ce qu'on a appelé la doctrine de l'équivalence des hypothèses.

Sur les questions posées par la doctrine de Copernic par rapport aux problèmes posées par l'interprétation de l'Écriture, Gallilée choisi d'adresser une lettre à Christine de Lorraine, duchesse de Toscane, qui semblait plus à l'écoute de ses idées. Cette longue lettre rappelle les étapes de ses découvertes et des oppositions qu'elles ont suscitées de la part des professeurs ayant basé leur enseignement sur le savoir aristotélicien. Dans cette lettre, Galilée, qui a rompu avec l'enseignement d'Aristote, affirme que la science des savants, dûment contrôlée par l'observation et démontrée, pouvait faire autorité sans aucune référence à l'autorité ecclésiastique et à celle des Saintes Écritures. Les théologiens ne doivent pas intervenir sur des sciences qui ne sont pas de leur compétence et qui ne relèvent pas du domaine de la Foi.

La censure de la thèse copernicienne (1616)

Galilée se rend à Rome pour se défendre contre les calomnies et surtout essayer d'éviter une interdiction de la doctrine copernicienne. Mais il lui manque la preuve irréfutable de la rotation de la Terre pour appuyer ses plaidoiries. Cherchant toujours une preuve du mouvement de la Terre et pour répondre aux objections du cardinal Bellarmin, Galilée pense la trouver dans le phénomène des marées. Malheureusement, Galilée ne peut expliquer ainsi qu'une marée par jour alors qu'il en est couramment observé deux, parfois avec un peu de décalage sur l'heure astronomique (qui ne sera expliqué que plus tard par la Dynamique des fluides).

Malgré deux mois passés en de nombreuses tractations, Galilée est convoqué le 16 février 1616 par le Saint-Office pour l'examen des propositions de censure. Les 25 février et 26 février 1616, la censure est ratifiée par l'Inquisition et par le pape Paul V. Galilée n'est pas inquiété personnellement, mais est prié d'enseigner sa thèse en la présentant comme une hypothèse. Cet arrêté s'étend à tous les pays catholiques. Des rumeurs circulent que Galilée a abjuré et reçu une sévère pénitence. À sa demande Bellarmin lui donne un certificat (26 mai 1616) clarifiant que rien de tel n'eut lieu. Il lui a été simplement notifié que l'héliocentrisme, étant contraire aux Saintes Écritures, ne peut à ce stade être défendu ou enseigné.

Le 6 août 1623, l'ami de Galilée, le cardinal Maffeo Barberini est élu pape sous le nom de Urbain VIII. Le 3 février 1623, Galilée reçoit l'autorisation de publier son Saggiatore qu'il dédie au nouveau Pape. L'ouvrage paraît le 20 octobre 1623. Ce sont d'abord les qualités polémiques (et littéraires) de l'ouvrage qui assureront son succès à l'époque. Il n'en demeure pas moins qu'en quelques mois et dans une atmosphère de grande effervescence culturelle, Galilée devient en quelque sorte le porte-drapeau des cercles intellectuels romains en rébellion contre le conformisme intellectuel et scientifique imposé par les jésuites. Dans cet ouvrage, il énonce la mathématisation de la physique : « La philosophie est écrite dans cet immense livre qui se tient toujours ouvert devant nos yeux, je veux dire l'Univers, mais on ne peut le comprendre si l'on ne s'applique d'abord à en comprendre la langue et à connaître les caractères avec lesquels il est écrit. Il est écrit dans la langue mathématique et ses caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels il est humainement impossible d'en comprendre un mot. Sans eux, c'est une errance vaine dans un labyrinthe obscur".

Le Dialogue

Dans les années 1620, après la censure de ses thèses, Galilée passe un mois à Rome où il est reçu plusieurs fois par le pape Urbain VIII qui a pour lui une grande amitié. Il lui expose le plan de l'étude commanditée par celui-ci Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, ouvrage devant présenter de façon neutre les avantages comme les inconvénients du système de Ptolémée et du système de Copernic.

Le 21 février 1632, Galilée, protégé par le pape Urbain VIII et le grand-duc de Toscane Ferdinand II de Médicis, petit-fils de Christine de Lorraine, fait paraître à Florence "Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo", « Dialogue sur les deux grands systèmes du monde ». Gallilée avait demandé "l'imprimatur", c'est-à-dire l'approbation de l'Église. Mais Il piège Mgr Riccardi, maître du Sacré Palais, qui avait la mission d'inspecter le Dialogue. En effet, lors de l'inspection, Mgr Riccardi n'a connaissance que de la préface et de la conclusion dans lesquelles Galilée ne dévoile pas ses vraies intentions.

Le style du Dialogue cause à la fois révolution et scandale. Le Dialogue se déroule à Venise sur quatre journées entre trois interlocuteurs : Filippo Salviati, Florentin partisan de Copernic, Giovan Francesco Sagredo, Vénitien éclairé mais sans a priori, et Simplicio, piètre défenseur de la physique aristotélicienne, personnage caricatural qui ne pose que des questions ineptes, en lequel les clercs de l'Université, voire Urbain VIII lui-même, se seraient (peut-être) sentis visés. Toutefois, lorsqu'on lui reprocha le caractère ostensiblement péjoratif du nom, Galilée répondit qu'il s'inspirait de Simplicius de Cilicie.

L'Église se sent obligée de réagir d'autant plus qu'elle considère qu'on lui a, en quelque sorte, volé son imprimatur. De plus, Galilée écrit son livre en italien et non en latin, langue scientifique. Il souhaite ainsi toucher un large public.

Le pape,lui, avait demandé une présentation neutre des deux théories, pas un plaidoyer en faveur du seul Copernic. D'autant qu'à cette époque les systèmes se déduisent par simple transformation mathématique l'un de l'autre, et la preuve de la rotation de la Terre sur elle-même ne sera démontrée que plus tard, sa rotondité étant acquise depuis Aristote sur lequel l'Église comme l'Université s'alignaient alors (Terre sphérique et immobile au centre de l'Univers) et par l'expédition de Magellan bien avant la naissance de Galilée.

Avec le succès du livre, Galilée devient un personnage célèbre, déchaînant la colère de ses opposants. Malgré cela, le Pape Urbain VIII veut éviter à Galilée de comparaître devant les juges, mais en vain.

Galilée est donc à nouveau convoqué par le Saint-office, le 1er octobre 1632. Deux choses lui sont reprochées : « avoir tenu et cru la doctrine fausse et contraire aux Saintes-Écritures que le soleil est le centre du monde » ainsi que « d'avoir tenu et cru qu'une doctrine qui a été déclarée et définie contraire aux Saintes-Écritures peut encore être tenue et défendue comme prouvable »43. Ce faisant, les théologiens s'en tenaient à une interprétation de la Bible selon le seul sens littéral, comme cela devenait fréquent au xviie siècle comme pendant toute l'époque moderne. Malade, Galilée ne peut se rendre à Rome qu'en février 1633. Les interrogatoires se poursuivent jusqu'au 21 juin avec une menace de torture ; Galilée cède.

La condamnation de 1633

Le 22 juin 1633, au couvent dominicain de Santa-Maria, la sentence est rendue :

« Il est paru à Florence un livre intitulé Dialogue des deux systèmes du monde de Ptolémée et de Copernic dans lequel tu défends l'opinion de Copernic. Par sentence, nous déclarons que toi, Galilée, t'es rendu fort suspect d'hérésie, pour avoir tenu cette fausse doctrine du mouvement de la Terre et repos du Soleil. Conséquemment, avec un cœur sincère, il faut que tu abjures et maudisses devant nous ces erreurs et ces hérésies contraires à l’Église. Et afin que ta grande faute ne demeure impunie, nous ordonnons que ce Dialogue soit interdit par édit public, et que tu sois emprisonné dans les prisons du Saint-office.»

L'abjuration

Il prononce également la formule d'abjuration que le Saint-office avait préparée :

« Moi, Galileo, fils de feu Vincenzo Galilei de Florence, âgé de soixante-dix ans, ici traduit pour y être jugé, agenouillé devant les très éminents et révérés cardinaux inquisiteurs généraux contre toute hérésie dans la chrétienté, ayant devant les yeux et touchant de ma main les Saints Évangiles, jure que j'ai toujours tenu pour vrai, et tiens encore pour vrai, et avec l'aide de Dieu tiendrai pour vrai dans le futur, tout ce que la Sainte Église catholique et apostolique affirme, présente et enseigne. Cependant, alors que j'avais été condamné par injonction du Saint-office d'abandonner complètement la croyance fausse que le Soleil est au centre du monde et ne se déplace pas, et que la Terre n'est pas au centre du monde et se déplace, et de ne pas défendre ni enseigner cette doctrine erronée de quelque manière que ce soit, par oral ou par écrit ; et après avoir été averti que cette doctrine n'est pas conforme à ce que disent les Saintes Écritures, j'ai écrit et publié un livre dans lequel je traite de cette doctrine condamnée et la présente par des arguments très pressants, sans la réfuter en aucune manière ; ce pour quoi j'ai été tenu pour hautement suspect d'hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut. J'abjure et maudis d'un cœur sincère et d'une foi non feinte mes erreurs. »

Les conséquences de la condamnation

Le texte de la sentence est diffusé largement : à Rome le 2 juillet, le 12 août à Florence. La nouvelle arrive en Allemagne fin août, aux Pays-Bas espagnols en septembre. Les décrets du Saint-office ne seront jamais publiés en France, mais, prudemment et pour éviter la controverse, René Descartes renonce à faire paraître son Traité du monde et de la lumière.

Beaucoup, à l'époque, pensent que Galilée est la victime d'une cabale des Jésuites qui se vengent ainsi de l'affront subi par Orazio Grassi dans le Saggiatore.

La condamnation de Galilée est immédiatement commuée par le Pape en résidence surveillée. Le scientifique n'est donc jamais allé en prison.

La fin

D'abord assigné à résidence chez l'archevêque Piccolomini à Sienne, il obtient finalement d'être relégué chez lui, à Florence dans sa villa d'Arcetri.

Au début, personne n'est autorisé à se rendre chez le « prisonnier d'Arcetri », mais cette interdiction s'assouplit ensuite, ce qui lui permet de recevoir quelques visites et lui fournit l'occasion de faire passer la frontière à quelques ouvrages en cours de rédaction. Ces livres paraissent à Strasbourg et à Paris en traduction latine.

En 1636, Louis Elzevier reçoit une ébauche des Discours sur deux sciences nouvelles de la part du maître florentin. C'est le dernier livre qu'écrira Galilée, ouvrage où le scientifique a consigné les découvertes d'où est née la dynamique moderne ; il y établit les fondements de la mécanique en tant que science et marque ainsi la fin de la physique aristotélicienne. Il tente aussi de poser les bases de la résistance des matériaux, avec moins de succès. Il finira ce livre de justesse, car le 4 juillet 1637, il perd l'usage de son œil droit.

Le 2 janvier 1638, Galilée perd définitivement la vue. Par chance, Dino Peri a reçu l'autorisation de vivre chez Galilée pour l'assister avec le père Ambrogetti qui prendra note de la sixième et dernière partie des Discours. Cette partie ne paraîtra qu'en 1718. L'ouvrage complet paraît en juillet 1638 à Leyde (Pays-Bas) et à Paris. Il est lu par les grands esprits de l'époque. Descartes, par exemple, enverra ses observations à Mersenne, l'éditeur parisien.

Galilée reste à Arcetri jusqu'à sa mort, entouré de ses disciples (Viviani, Torricelli, Vincenzo Reinieri, Dino Peri, etc.), travaillant à l'astronomie et autres sciences. Fin 1641, Galilée envisage d'appliquer l'oscillation du pendule aux mécanismes d'horloge.

Quelques jours plus tard, le 8 janvier 1642, Galilée meurt à Arcetri, à l'âge de 77 ans. Sur l'ordre du grand-duc de Toscane, son corps est inhumé religieusement à Florence le 9 janvier dans le caveau familial de la Basilique Santa Croce de Florence. L’Église refusant que lui soit édifié un monument funéraire, un mausolée est érigé en son honneur le 13 mars 1736.

signature de Gallilée

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