L'évolution des étoiles![]() Le diagramme Hertzsprung-RussellHistorique et définitionLe diagramme de Hertzsprung-Russell, en abrégé diagramme H-R, est un graphique dans lequel est indiquée la luminosité
d'un ensemble d'étoiles en fonction de leur température effective. Ce type de diagramme a permis d'étudier les populations d'étoiles et d'établir
la théorie de l'évolution stellaire. Convention![]() Un diagramme de Hertzsprung-Russell représente soit la luminosité intrinsèque en fonction de la température (utilisée par les théoriciens),
soit la magnitude absolue en fonction de l'indice de couleur (ce qui découle immédiatement de données photométriques). Dans ce second cas,
on parle aussi de diagramme couleur-magnitude.
![]() L'étoile 1 a la même luminosité que l'étoile 2, mais sa température est supérieure, elle rayonne donc avec une surface
plus petite, son diamètre est lui aussi inférieur à celui de l'étoile 2. Il en est de même pour les étoiles 4 et 5. ![]() Le trajet de Hayashi![]() Au début, la température de la proto-étoile est de l’ordre de 10 K, ce qui place l’objet très à droite du diagramme. Le rayonnement
produit est celui d’un corps noir à cette température, c’est un rayonnement millimétrique. L’énergie produite est extrêmement basse, aussi la
luminosité de l’objet est voisine de 0. Par conséquent, son point représentatif se trouve sur l’axe horizontal, loin à droite de la partie
correspondant à la Séquence Principale. La séquence principaleLa séquence principale est la région du diagramme de Hertzsprung-Russell où la majorité des étoiles résident, elle
correspond à la diagonale allant du coin supérieur-gauche (chaud et lumineux) au coin inférieur-droit (froid et peu lumineux). Si la concentration
d'étoiles y est si élevée, c'est parce que celles-ci y passent environ 90 % de leur vie en évoluant très peu, fusionnant l'hydrogène en leur cœur.
C’est la phase la plus stable et la plus longue de la vie d’une étoile. Les types spectraux![]() Le type OLes étoiles de type O sont très chaudes (température de couleur : 30 000 K pour Mintaka (delta Orionis) et très lumineuses et de couleur bleue. Par exemple, Naos, dans la constellation de la Poupe, brille près d'un million de fois plus fort que le Soleil. Ces étoiles possèdent des raies d'hélium intenses et des raies d'hydrogène assez faibles, elles émettent principalement dans l'ultraviolet. Ces étoiles sont si énergétiques qu'elles développent un fort vent stellaire et donc perdent de la matière qui forme alors des enveloppes donnant des raies en émission (type Oe pour les émissions dans l'hydrogène, type Of pour les émissions dans l'hélium II et l'azote III). Le type BLes étoiles de type B sont aussi très lumineuses et chaudes (température de couleur : 13 000 K) ; Rigel, dans la constellation d'Orion, est une supergéante bleue de type B. Leur spectre possède des raies d'hélium neutre et les raies d'hydrogène sont assez faibles (elles sont appelées raies de Balmer). Les étoiles de type O et B sont si puissantes qu'elles ne vivent que fort peu de temps. Elles ne s'écartent donc que peu de l'endroit où elles se sont formées. Ainsi, elles ont tendance à s'assembler en ce qu'on appelle des associations OB qui regroupent ces étoiles au sein d'un immense nuage moléculaire. L'association OB1 d'Orion forme un bras entier de la Voie lactée et contient toute la constellation d'Orion. C'est la présence d'étoiles très brillantes et non leur nombre qui font que les bras des galaxies paraissent plus brillants. On peut rajouter que parmi les cent étoiles les plus brillantes, un tiers sont des étoiles de type B. Certaines étoiles B montrent des raies en émission dans leur spectre. Selon que les raies soient des raies interdites ou des raies normales, on parle d'étoiles « B[e] » ou « Be » (le « e » pour « émission »). Le type ALes étoiles de type A (appelées étoiles blanches de la séquence principale) sont parmi les plus communes visibles à l'œil
nu. Deneb, dans la constellation du Cygne, et Sirius, l'étoile la plus brillante du ciel dans le visible, sont deux étoiles de type A. Comme toutes
celles de ce type, elles sont blanches, leur spectre possède des raies d'hydrogène assez intenses
raies de Balmer et montre plus faiblement la présence de métaux
ionisés (raie K du calcium ionisé). Le type FLes étoiles de type F sont encore très lumineuses (température de couleur : 6 000 à 7 200 K), et sont en général des étoiles de la séquence principale, comme upsilon Andromedae A dans la constellation d'Andromède, Canopus, l'Étoile polaire , ou encore Procyon A. Leur spectre est caractérisé par des raies d'hydrogène plus faibles que dans les étoiles A et la présence de raies des métaux neutres et ionisés (Fe I, Fe II, Ti II, Ca I, Ca II, Mg I, etc.). Le type GLes étoiles de type G (ou naine jaune) sont les mieux connues, car le Soleil appartient à ce type. Elles possèdent des raies d'hydrogène encore plus faibles que celles de type F et des raies de métaux ionisés ou neutres. Les raies du Ca II H et K sont très prononcées. Le type G est l'un des derniers (outre K et M, ci-dessous) où l'on distingue (étant donné la température de couleur de 5 000 à 6 000 K) des raies moléculaires encore assez fortes (CH, CN, C2, OH). Elles doivent d'ailleurs leur nom « G » à la molécule CH qui présente une forte absorption vers 430 nm identifiée par Fraunhofer par la lettre G. Alpha Centauri A est une étoile de type G. Le type KLes étoiles de type K (ou naine orange) sont des étoiles de couleur orange, légèrement moins chaudes que le Soleil (température de couleur : 4 000 K). Certaines sont des géantes rouges alors que d'autres, telle que Alpha Centauri B, sont des étoiles de la séquence principale. Elles possèdent des raies d'hydrogène très faibles, voire inexistantes, et surtout des raies de métaux neutres. Quelques composés moléculaires y sont visibles : CH, CN, monoxyde de carbone CO, ainsi que les larges bandes de monoxyde de titane TiO pour les plus froides. Le type MLes étoiles de type M sont les plus nombreuses et possèdent une température de couleur de 2 500 à 3 900 K11. Toutes les naines rouges, soit 80 % des étoiles existantes, sont de ce type, comme Proxima Centauri. Bételgeuse, de même que les étoiles variables de type Mira sont également de ce type. Leur spectre montre des raies correspondant à des molécules (CN, CH, CO, TiO, VO, MgH, H2, etc.) et des métaux neutres, les raies du monoxyde de titane TiO peuvent être très intenses et les raies de l'hydrogène en sont généralement absentes.
Mais la quantité d'hydrogène disponible pour la fusion est limitée. La question est de savoir si toute la masse de l'étoile est disponible pour
alimenter les réactions de fusion. Après la séquence principaleDe la production d'hélium à l'arrêt des réactions nuclaires dans le noyau de l'étoileL'hydrogène disponible se transforme peu à peu en Hélium. Les noyaux d'hélium sont plus lourds que ceux de l'hydrogène,
et pour cette simple raison, ils s'enfoncent vers le centre de l'étoile. Avec le temps, la concentration d'hélium augmente au sein d'un mélange
de plus en plus faible en hydrogène. Puis, il arrive un moment où l'hydrogène central est si peu concentré que les réactions de fusion de l'hydogène
cessent de se produire. Des réactions nucléaires dans les zones entourant le noyau de l'étoileLa contraction implique une augmentation de la presssion et de la température, non seulement dans le noyaux mais également dans les zones
environnantes. Celles-ci atteignet alors les conditions pour que la fusion de l'hydrogène puisse se produire. En conséqunce, étoile tend vers une
structure nouvelle constituée d'un noyau d'hélium chaud et dense mais inerte en réactions nucléaires entouré d'une couche dans laquelle se produit
la fusion de l'hydrogène. Au dela de la fusion de l'hydrogèneAu cours de ces changements structurels :
Le processus de densification du noyau se poursuit jusqu'à atteinde un point à partir duquel la pression et la température sont si élevées qu'elles sont suffisantes pour forcer la fusion d'atomes d'hélium. La fusion de l'héliumLa fusion de l'hélium doit passer outre la difficulté représentée par le fait qu'il nexiste pas de noyau stable de
poids atomique 5. On ne peut donc pas imaginer l'adition d'un simple proton à un noyau d'hélium. D'un autre côté, l'union simple de deux noyaux
d'hélium donne lieu à un noyau de béryllium-8 qui se désintègre immédiatement. Les chercheurs ont mis en évidence le
processus "triple alpha" qui
implique la collision presque simultanée de trois noyaux d'hélium. Quand les conditions d'abondance, de densité et de température sont réunies, la
collision est inévitable. ![]() 8Be + 4He ![]() Cette réaction produit de l'énerge et du carbone. D'autres réactions commensent à se produire simultanément et conduise à la
formation d'autres éléments comme de l'oxygène et du néon bien qu'en quantités encore réduites. ![]() 16O + 4He ![]() Un aspect important du démarrage de la fusion de l'hélium est qu'elle commence généralement lorsque les conditions dans le
noyau stellaire sont celles de la matière dégénérée. L'équation de la matière dégénérée implique une indépendance entre la température et la densité.
Donc, lorsque la fusion de l'hélium démarre, les énormes quantités d'énergie libérées chauffent la matière sans accroître son volume, ce qui peut
provoquer aune augmentation extraordinairement rapide du rythme des réactions qui finit par provoquer une explosion : Le Flash
de l'hélium. L'évolution vers la géante rougeL'hélium du noyau stellaire se transforme peu à peu en carbone et en oxygène. Un processus de décantation gravitationnelle,
se répète, analoge à celui qui exite dans le cas de la production d'hélium. Le carbonne et l'oxygène s'accumulent dans le centre de l'étoile jusqu'à
ce que la concentration d'hélium soit si basse qu'elle ne permette plus de maintenir le processus tripe alpha. Le noyau stellaire cesse alors de
générer de l'énergie et se contracte, et la fusion de l'hélium se poursuit dans une couche autour du noyau. Cette couche étant enveloppée d'une autre
couche, plus externe, où se poursuit la fusion de l'hydrogène. La nouvelle stucture induit une nouvelle expansion des couches externes. La fusion du carboneDe la même façon que pour l'hélium, dans les étoiles moins massives, la fusion du carbone peut se produire dans des
conditions de dégénération qui conduisent à un ou plusieurs flashs du carbonne assez puissants pour provoquer le détachement et l'expulsion vers
l'espace des couches externes de l'étoile. Si l'on ajoute l'expansion générale de l'étoile et l'augmentation de sa luminosité, la pression de la
radiation est capable d'arracher des atomes de l'astre par d'immenses vents stellaires. Les nébuleuses planétaires![]() Les étoiles de moins de 8 masses solaires ne sont pas capables d'aller plus loin dans la chaine des réactions nucléaires.
Les couches extérieures sont complètement expulsées et, au centre, reste le noyau, nu, qui avec le temps deviendra inerte du fait de l'incapacité
de fusionner des noyaux atomiques plus lourds. Les naines blanchesUne naine blanche nouvellement formée peut avoir une température superficielle de quelques 100 000 kelvins, ce qui la rend
parfaitement blanche bien que très peu lumineuse. Une étoile légère passe donc rapidement de la zone des géantes rouges, en haut à droite du
diagramme HR à la région inférieure gauche où se situent les corps faibles mais chauds. L'évolution des étoiles massivesLe contraste des rytmes d'évolution des étoiles légères et des plus massives est absolument saisissant. Le seuil d'environ 8 fois la masse solaire marque un changement radical dans le cours de l'évolution des étoiles. Non seulement l'effet d'accélération des processus liés à la masse est significatif, mais également, au delà de cette limite s'ouvrent des possibilités de réactions nucléaires très complexes. Ces chemins sont totalement iaccessibles aux astres légers et notamment au Soleil. Les étoiles les plus massives sont capables de retenir leur enveloppe plus fermement que les étoiles légères. Ainsi, les phases de combustion nucléaire du carbone n'impliquent pas qu'elles se transforment en nébuleuse planétaire ou en naine blanche, et ce bien qu'elles connaissent des épisodes de perte de masse. Uné étoile massive a encore un avenir thermonucléaire lorsque le carbone de son noyau cesse d'être suffisamment concentré pour pouvoir fusionner. Les étapes avancées de l'évolution des étoiles massivesDans une répétition du processus décrit dans d'autres phases, la combustion thermonucléaire du carbone "migre" vers une
couche qui entoure le noyau stellaire. Celui-ci composé d'oxygène, de néon et de magnésium demeure, en principe, inerte. Mais la contraction
consécutive à l'arrêt de la fusion du carbone entraîne une augmentation de la température centrale jusqu'à atteindre l'extraordinaire valeur de
1 400 millions de kelvins. C'est alors que commence la combustion thermonuclaire du néon. ![]() Les noyaux créés sont disponibles pour toute une série de réactions diverses. Considéré dans leur ensemble, elles libèrent plus d'énergie que celle du photon initial détruit par le noyau de néon. Ainsi le bilan énergétique est positif et l'étoile parvient à maintenir sa structure :
16O + 4He Les principaux éléments produits sont le néon, le magnésium. A cette étape, le silicium est le seul élément nouveau à l'intérieur de l'étoile. Les produits de la réaction commencent à s'accumuler dans le centre de l'étoile et la combustion du néon se déplace vers une couche extérieure. Lorsque la température atteint le niveau sidérant de 1,8 milliars de kelvins, les réactions de fusion de l'oxygène commencent immédiatement à se produire.
16O + 16O De cette façon apparaissent dans le cosmos des éléments extrèmements importants pour la vie comme le phosphore et le
souffre. On pourrait s'attendre à ce que certains éléments, le magnésium, par exemple puissent servir de base à de nouvelles réactions. Mais les
conditions à l'intérieur de l'étoile sont telles que, de nouveau, se produit une photodésintégration de ces noyaux, en particulier ceux de
silicium qui finissent par disparaître complètement des régions les plus chaudes de l'étoile. ![]() Vers l'explosionL'accumulation du fer au centre de l'étoile devient si forte qu'elle empêche la poursuite des processus de fusion du silicium.
La fusion nucléaire dans les couches externes n'est plus suffisante pour soutenir la structure de l'étoile et le noyau s'effondre sous l'effet de sa
propre gravité. La contraction entraîne une augmentation extraordinaire de le qui atteint 5 milliards de kelvins en quelques minutes. Les photons sont alors
si énergétiques qu'ils parviennent à photodésintégrer le fer. Les supernovae gravitationnelles
Le front de combustion nuléaire parcours toute la matière stellaire. Toutes les réactions nucléaires : fusion, photodésintégration ou fission s'enchaînent au sein d'une masse en expansion. A l'intérieur de celle-ci, tous les éléments chimiques du tableau périodique sont produits dans un état que l'on appelle équilibre statistique nucléaire. Après l'explosion![]() Une supernovae gravitationnelle peut atteindre, pendant quelques jours, un éclat supérieur à celui de l'ensemble
d'une galaxie. Étoiles à neutronsLe noyau compact survit à l'explosion, mais selon les conditions dans lesquelles elle se produit, les sénarios divergent. Trous noirsLa pression de dégénérescence des neutrinos va également échouer au dela de la limite Oppenheimer-Volkoff située entre 3 et 6 masses solaires. Au delà,
il n'existe pas de mécanisme physique connu qui soit capable de freiner l'effondrement du noyau stellaire. L'effondrement ne s'arrête pas et
l'étoile à neutrons se transforme en trou noir. Un trou noir se définit comme un corps si dense que la vitesse de libération est égale à la
vitesse de la lumière. Il apparaît donc complètement noir et ne peut être détecté qu'à travers les effets de son attraction gravitationnelle sur
le milieu. Il est possible de se mettre en orbite autour d'un trou noir tant que l'on ne pénètre pas dans la région de son environnement appelé
horizon des évènements, soit la limite où la vitesse de libération est égale à celle de la lumière.
rs =
2GM
/
r
Si l'on considère que G = 6,672 . 10-11 m3/(kg s2) et que l'on introduit la masse et le rayon, en faisant attention aux unités de mesure, on peut en déduire par exemple que la vitesse de libération à la surface de la Terre est de 11,2 km/s (plus de 40 000 km/h) et que sur la Lune elle est de 2,38 km/s (environ 8 600 km/h). Rayon de SchwarzschildPour une masse donnée M, on peut envisager quel serait le rayon que devrait avoir un astre pour que la vitesse de
libération à la surface soit égale à celle de la lumière soit : 299 792 458 m/s. On obtient ainsin le rayon de Schwarzschild de cet objet rs
, soit la taille qu'il devrait avoir pour se transformer en trou noir.
ve =
√
2GM
/
C2
La Lune pourrait se transformer en trou noir si son rayon était d'un dixième de millimètre, celui de la Terre devrait être inférieur à 1 cm et celui du Soleil à près de 3 km. Les conditions pour se transformer en trou noir ne sont en fait pas tant une question de masse que de densité. La nature semble avoir les moyens d'atteindre ces densités mais uniquement pour des objets très massifs. D'ailleurs la densité requise pour qu'un astre se transforme en trou noir est de plus en plus faible à mesure que l'on considère des corps plus massifs. Accueil - Liens utiles - Contact . |