Deuxième étoile de la constellation, elle est le prototype des variables à éclipses ou algolides. Elle est intéressante à
suivre car ses changements d'éclats sont facilement détectables à l'oeil nu. Connue des Égyptiens, cette variabilité a été expliquée pour la première
fois par l'astronome amateur John Goodrike en 1783.
Vue depuis la Terre, Algol est une binaire à éclipses, même si elle est en fait un système stellaire composé de trois étoiles.
Un sytème binaire rapide : Algol Aa1 plus massive qu'Algol Aa2 qui est plus lumiseuse produisant des variations d'éclat.
Les deux étoiles sont très proches, car elles ne sont qu'à 7,5 millions de kilomètres l'une de l'autre, soit 5% de la distance Terre-Soleil.
Les deux étoiles l'une brillante, l'autre sombre ne s'éclipsent jamais totalement, mais entrainent une importante baisse de luminosité de la
sous-géante Algol Aa2 qui est de type B8. Elle est d'ailleurs le prototype des variables de type Algol.
La luminosité de l'astre baisse d'une magnitude 1,3 (soit environ 70% de sa luminosité) pendant les 10 heures de l'éclipse d'Algol Aa2 par Algol Aa1.
L'éclipse a lieu toutes les 20 heures, 48 minutes et 56 secondes. La magnitude apparente tombe de 2,1 à 3,4.
Pour mesurer, comparer cet écart de magnitude apparente, il est très utile de faire appel à des étoiles comparatives à peu près aussi lumineuses
qu’Algol au moment de son minimum. Avec une magnitude de 3,4, l’étoile ρ Persei, à deux degrés seulement au sud, est une voisine convenant
particulièrement bien pour comparer. Si l’on cherche une étoile comparative à son maximum, il faut avancer quelque peu vers l’ouest, jusqu’à γ
Andromedae (magnitude 2,2).
Un transfert de masse entre les deux membres de l'étoile binaire pourrait être à l'origine de l'allongement de la période d'éclipses
d'Algol de 0,017 jour en 3 000 ans, en comparaison des calendriers égyptiens.
Une troisième étoile perturbant le mouvement d'Algol Aa1 et Algol Aa2 en un peu moins de deux ans.
Son éclat changeant lui a valu du temps où l'inaltérabilité du ciel était érigé en dogme des noms tels que : "Tête de
l'ogre", Tête de Satan" ou "Tête du spectre".